Atelier international "Les lieux d’enfermement, espaces multifonctionnels en Europe occidentale et en Russie (16e-19e siècle)"

Colloque
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Histoire
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Mercredi, 4 septembre, 2019 - 09:30 - Jeudi, 5 septembre, 2019 - 18:00
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Institut d'histoire allemand - 8/7, rue Vorontsovskaïa, Moscou

Les 4 et 5 septembre 2019, à l'Institut d'histoire allemand de Moscou, se tiendra l'atelier international "Les lieux d’enfermement, espaces multifonctionnels en Europe occidentale et en Russie (16e-19e siècle)". Il est organisé par l'Institut d'histoire allemand de Moscou, l'EHESS, l'Université de Bonn, l'Université Paris 8, l'Université du Québec à Montréal, l'Université de Sherbrooke, La fondation Maison des Sciences de l'homme, l'École des hautes études en sciences économiques, La fondation Histoire de la Patrie et le CEFR.

 

Le projet de cet atelier international est de croiser et de débattre de ces nouvelles perspectives sur l’histoire de l’enfermement. L’accent sera tout d’abord mis sur la question de la transmission des pratiques des communautés monastiques médiévales aux établissements pénitentiaires modernes. Puis, la comparaison entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est (et la Russie en particulier) vise à examiner les relations entre deux espaces qui, jusqu’à présent, n’ont été que peu abordées par la recherche. La conférence réunira des chercheurs de France, d’Allemagne et de Russie, mais aussi du Canada et de Suisse pour une discussion commune portant aussi bien sur les problèmes méthodologiques de leurs recherches que sur leurs résultats.

 

Le point de départ est l’idée établie de longue date que les techniques d’enfermement ne sont nullement des produits de la modernité, mais qu’elles présentent des similitudes structurelles avec les pratiques monastiques de contrôle, de pénitence et d’hospitalisation datant du Moyen Âge. Les institutions séculières ont ainsi adopté des formes, des logiques et des pratiques de vie et de discipline religieuses. Le monastère comme lieu de retraite intérieure (claustrum) a progressivement remodelé les cadres d’une constellation de pratiques.

 

Or ce processus est complexe et l’historiographie en sait encore trop peu : entre le monastère et la "prison moderne", il y a un chaînon manquant. Même dans les monastères médiévaux, on trouve déjà des espaces spécifiques pour l’enfermement des moines et des nonnes indisciplinés – le carcer, bien que ceux-ci ne les aient pas transformés en prison pour autant. Et dans les prisons contemporaines, se maintiennent des pratiques et des techniques plus anciennes de retrait du monde, de pénitence, mais aussi de discipline, motivées par la religion, sans que ces lieux soient des monastères. La production d’un sentiment de honte ou de culpabilité (sous forme de repentance et d’introspection par exemple) fait toujours partie du programme institutionnel. Comment les principes des prisons modernes ont-ils émergé des communautés monastiques médiévales ? Le chaînon manquant, selon notre hypothèse, se trouve dans les institutions multifonctionnelles de l’enfermement à l’époque moderne, où les logiques sacrées et séculières se confondent.

 

Les langues de l'atelier sont le russe et le français avec traduction simultanée.

 

Programme de l'atelier (PDF)

 

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