Séminaire |
Littérature |
Séminaire "Enjeux et Méthodes" |
Mardi, 23 juin, 2020 - 17:00 - 18:30 |
Le séminaire se tiendra en ligne sur la plateforme ZOOM. Veuillez vous enregistrer ici pour recevoir le lien de connexion qui vous permettra d’assister à l’évenement.
par Julie Gerber, doctorante, Université de Strasbourg / Université de Tyumen.
Si, dans les camps du Goulag, l’homme condamné aux travaux forcés est réduit à l’état de bête, l’animal au contraire acquiert une valeur particulière. Il apparaît dans les textes comme une présence consolatrice ou menaçante et assume, en tous les cas, une forte charge symbolique. Les Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov (1978), les chroniques de Jacques Rossi dans Qu’elle était belle, cette utopie ! (2000) et le roman de fiction du jeune Sergueï Lebedev La Limite de l’oubli (2011) mettent en scène tout un bestiaire goulaguien qui interagit avec les détenus. Nous reviendrons sur « le chat qui a semé la zizanie » entre Soljenitsyne et Chalamov (E. Mikhaïlik), sur le chien, présence amicale, transformé en chapka ou en repas, sur l’ours « gentleman » ou dévoreur de chair humaine, sur le triste oiseau de la taïga et sur l’« oiseau de feu ». Nous verrons ensemble comment l’état concentrationnaire déplace conjointement les limites de l’humanité et de l’animalité, révélant la richesse de leurs paradoxes.
La séance se déroulera en français sans traduction.